Les réponses des différents entraineurs sont classées par ordre alphabétique des noms 😉

Les couleurs correspondent au sport (bleu pour le handball, Gris pour le rugby, Bleu clair pour le Hockey, vert pour le football)


Pierre Henry Broncan

Membre du staff du Castres Olympique à partir de la saison 2020-2021

Impliquer ce joueur lors des réunions en lui proposant en amont de présenter certains points qui seront travaillés ensuite avec le groupe. C’est un gros travail individuel avec lui à effectuer pour l’intégrer dans un collectif en démontrant que « nous serons toujours plus fort ensemble ! »


Jérôme Fernandez

Entraineur du Pays d’Aix Université Club (PAUC), Handball

Je gère tous les joueurs en fonction de leur caractère mais aucun joueur ne doit gêner les autres.


Jérémy Roussel

Entraineur de l’équipe Massy-Essonne Handball

Il faut d’abord s’entendre sur le terme « d’électron libre ».

Je donnerais la définition suivante : un joueur talentueux, un joueur dont les performances peuvent être utiles à l’équipe mais qui s’intègre difficilement dans cadre (système de jeu et/ou règles de vie collective).

En effet, s’il n’est pas compétent et que son attitude nuit à la cohésion de l’équipe, le « problème » n’en est pas un et doit être vite régler.

Le challenge réside dans le fait de réussir à gérer de manière pertinente un joueur aux qualités au dessus de la moyenne qui qui a des difficultés à respecter des règles collectives.

C’est ici que réside à mon avis toute la légitimité du coach, dans l’arbitrage de ces forces contradictoires, entre maintenir un cadre collectif tout en permettant aux singularités et aspirations individuelles de s’exprimer.

Je livre ici quelques principes sur lesquels je m’appuie pour assurer autant que possible cet équilibre.

1 / Profiter de la phase de prépa pour co-construire des règles communes :

Il est évident que dans un groupe quel qu’il soit, si chancun fait ce qu’il veut quand il veut, ça devient invivable et il y a de grandes chances que ça dysfonctionne rapidement.

D’où l’obligation de fixer des règles. Ces règles là seront d’autant mieux acceptées qu’elles ont été définies par les joueurs eux-mêmes. En d’autres termes, les règles seront d’autant mieux acceptées et respectées si elles sont définies par ceux qui doivent les respecter.

Bien sûr il y a des règles basiques et formelles (ponctualité, tenues…) et d’autres plus informelles, définies autour de valeurs, qui définissent les manières de se comporter les uns avec les autres.

Pour ma part, j’aime bien parler à mon groupe des 4 accords toltèques (https://www.psychologies.com/Therapies/Developpement-personnel/Epanouissement/Articles-et-Dossiers/Accords-tolteques-4-regles-pour-etre)

L’idée première étant, loin de toutes pressions, de se prémunir au maximum des problèmes et dérives qui arriveront inévitablement en cours de saison, en identifiant des règles de conduites nécessaires à la cohésion. « C’est quand il fait beau qu’il faut s’occuper du toit ».
L’autre idée est que la pression du groupe est plus puissante que celle exercée par le coach.

2 / Adapter le jeu et le rôle de chacun à leurs spécificités :

Avec tous les joueurs et avec cet « électron libre » en particulier, il est fondamental de prendre un temps de discussion pour comprendre ce qui le motive, et donc ce qui va le pousser à s’engager, puis de définir avec lui, en fonction de ses compétences techniques, le rôle qu’il aura à jouer dans l’équipe.

Si il est utilisé sur ses points forts et selon ses aspirations, vous en obtiendrez beaucoup plus.

Exemple, si il s’agit d’un joueur qui aime le jeu direct et les duels, évitez de l’utiliser trop souvent sur des grandes courses, et mettez en place des actions lui permettant d’exploiter ses qualités.

Adaptez votre jeu aux joueurs, et non l’inverse.

3 / Coachez-le :

Faites des feed-backs réguliers avec lui (la vidéo est un outil précieux), en posant des questions plutôt qu’en assénant des injonctions ou des reproches.

Cultivez votre assertivité. Prenez ses lunettes et encouragez le à prendre les vôtres ou celles de ses coéquipiers.

Félicitez le devant tout le monde quand il a des comportements altruistes ou quand il a mis ses compétences au service de l’équipe. Et recadrez-le, échangez avec lui en privé quand il dérive.

Par ailleurs, les personnalités « rebelles » ne seront jamais des suiveurs. Soit elles deviennent pro-actives, soit elles risquent de mettre le bazar. Faites en un allié en sollicitant régulièrement son avis (plutôt en privé). Il se sentira valorisé, important et vous obtiendrez beaucoup plus de lui.

4 / Valorisez les attitudes positives :

Ne dépensez pas d’énergie à intervenir à chaque comportement négatif. A l’image d’un enfant qui fait des bêtises pour attirer l’attention de ses parents. Valoriser le comportement de ceux qui sont positifs. Sinon tout le monde finira par avoir des comportements négatifs afin de solliciter votre attention.

Là aussi, le groupe doit exercer une pression positive sur ceux qui dérivent. Il s’agit d’un processus qui demande du temps et de la consistance dans les attitudes de l’entraîneur.

5 / Accepter l’idée que la diversité est nécessaire pour performer.

S’il est indispensable de définir et de respecter des règles communes, de fixer un cadre, il est important d’admettre que chaque joueur a un profil différent.

Il est donc important d’adapter votre management à chacun. Un joueur individualiste vous posera parfois des problèmes… mais vous en règlera d’autres à d’autres moments comme prendre la responsabilité d’un shoot, réussir une action dans un moment difficile…

A contrario, un joueur plus discret, un « bon soldat », ne vous posera jamais de problème de groupe mais sera peut-être plus effacé et moins fiable au moment de prendre ses responsabilités sous pression.

C’est un peu caricatural mais il est important d’admettre et de faire comprendre à votre équipe que la diversité participe à la force d’une équipe. Et que cette diversité nécessite des manières diverses de manager les individus même si il existe un cadre non négociable.

Valoriser sa compétence spécifique et son utilité au sein de l’équipe tout en travaillant avec lui en privé pour en faire un leader plus altruiste.

Ne vous contentez pas de manager, coachez!


David Theillet

Entraineur des cadets du Montpellier Hérault Rugby (MHR) et d’Esprit Sud Seven

Tout dépend si cet électron est polluant ou non pour le travail du groupe. Dans le cas du « leader » négatif il peut être aussi un moyen de mettre en place son autorité vis à vis du groupe.

Quand il y a des électrons libres « polluants » il faut éventuellement augmenter le rythme de sa séance ( difficile de faire « la star » dans la fatigue).

Attention il est possible d’en tirer un bénéfice car derrière cet électron libre il est possible que l’on soit face à un leader potentiel, auquel cas on peut tenter de impliquer ou de le responsabiliser en marge de l’entraînement (en faire un associé).


Action Principale Attention/Concentration Avant Match Causerie Debriefing Entrainement Débriefing Entrainement Défi Echauffement Electron libre Entrainement Entraineur Entrée dans la séance Gage Groupes hétérogènes Handball Hockey sur Glace Joueur en difficulté Management Manque de temps Match Mi-Temps Préparation Routine Rugby Régulation Répétition