Les réponses des différents entraineurs sont classées par ordre alphabétique des noms 😉

Les couleurs correspondent au sport (bleu pour le handball, Gris pour le rugby, Bleu clair pour le Hockey, vert pour le football)


Jean Christophe Chouin

Responsable sportif du centre de formation labellisé FFR, Stade Nantais Rugby

Le plus important c’est dialoguer et d’échanger avec eux, qu’ils sentent qu’ils existent encore et que l’on compte sur eux même en cas de contre-performances. Le mieux étant d’échanger très régulièrement sur la saison avec eux et pas seulement quand tout va bien ou quand rien ne va. Sur un match, les deux ressorts les plus utilisés sont la vexation (critique de l’état d’esprit ou de la performance) ou la remise en confiance (faire des choses simples, valorisation de gestes positifs). Il est très important de bien analyser la personnalité du joueur et notamment son socle de confiance ainsi que ses failles pour utiliser telle ou telle méthode. Généralement, le premier ressort s’utilise sur des leaders ou des joueurs ayant beaucoup de tempérament, l’important est de bien doser pour ne pas les enfoncer mentalement ou les faire sortir du match. On recherche une amélioration immédiate qui est plus facile avec ce type de joueurs. Le second ressort s’utilise sur des joueurs ayant peu ou pas confiance en eux ou alors qui sont en plein doute actuellement. L’objectif est de les aider à construire leur socle de confiance en valorisant des petites “victoires” (passe réussie, geste défensif, duel gagné, …) pour que petit à petit le joueur progresse. Généralement, c’est un travail qui prend énormément de temps et il faut veiller aux mots que l’on choisit. 

A l’échelle d’une saison, c’est un peu différent, il faut mettre en place des stratégies plus longues pour aider un joueur à rebondir, même contre son gré. On peut par exemple, le faire jouer avec une équipe de niveau inférieur pour qu’il reprenne confiance ou le changer de poste ce qui le remettra sur un processus de progression rapide, bon pour la confiance en soi. Dans ces deux cas, cela ne doit pas durer trop longtemps (2-3 matchs) sinon les effets seront pires que les maux (baisse de motivation, envie d’arrêt, …) et par moment, le changement de poste permet au joueur de décoller et de s’affirmer et d’être plus performant avec son nouveau poste.


Jérôme Fernandez

Entraineur du Paix d’Aix Université Club (PAUC), handball

Je pense qu’il faut essayer d’abord de communiquer avec lui. Après discussion, en général, les choses s’arrangent.

Si ça n’est pas le cas, on peut essayer de le secouer ou de l’ignorer pour voir ce que ça donne.


Florence Sauval

Entraineure chez HBCSA Porte du Hainaut

En préambule, il est important de rappeler que les joueuses sont toutes très différentes et pour agir efficacement, il faut bien connaître les personnalités de chacune. L’interaction avec les joueuses va différer en fonction de leur personnalité, de leurs connaissances, de leur intérêt et motivation. En adaptant son approche à la personnalité de la joueuse, les échanges seront mieux perçus et acceptés, la relation en sera plus sécurisante et enrichissante. L’entretien individuel mené en début de saison pourra servir de point d’appui. Il aura toute son importance lors de situations délicates : baisse de régime, échecs techniques… Nous pourrons ainsi agir sur ce qu’elle a mentionné comme étant des axes qui lui permettent d’être performante et en état de réussite.

Lorsqu’une joueuse est en difficulté pendant le match, il y a des moments propices pour intervenir. Il peut s’agir d’une pause lors d’un remplacement ou d’une interruption du match (arrêt blessure, temps mort, sanction, mi-temps…). C’est au cours de ces moments-là que nous pouvons agir avec un discours efficace. Il convient donc d’attirer son attention puis de lui adresser les commentaires souhaités. Tout feedback doit mener la joueuse à se concentrer sur les aspects essentiels de la phase suivante du jeu, sans s’arrêter à l’analyse de ce qui s’est passé lors des phases précédentes. Les remarques doivent être tournées vers l’action.

Par exemple, dans une situation d’échec au tir, nous allons détourner son attention en mettant en avant son investissement défensif : 

« Je suis vraiment contente de ton état d’esprit en défense (agressivité, entraide, encouragements), c’est vraiment très bien. » 

(Positif)

Puis lui donner des repères visuels :

« Lorsque tu es en situation de tir, impulse vers le point des 4 m.  N’oublie pas ; les 4 coins du but. »

(Correction au moyen de la formule « les 4 coins du but »)

Puis lui donner des repères techniques :

« Si ta course est bien orientée vers le point des 4 m, ton angle de tir (les 4 coins) sera plus large et tu pourras battre la gardienne de but comme nous nous y sommes entraînés lundi dernier. »

(Positif : renforce l’impression de « contrôle »)

Le dernier commentaire est positif parce qu’il renvoie à l’entrainement, en apportant à la joueuse qu’elle a déjà réalisé et réussi ce geste auparavant, et qu’elle peut donc le reproduire maintenant.

« Le dire » ne résout pas forcément tous les obstacles que la joueuse rencontre lors d’un match. Les mots clés utilisés n’auront pas toujours les effets escomptés dans la durée. Pour cela, il est nécessaire de sensibiliser la joueuse à la mise en place d’exercices routiniers qui lui permettront de maintenir la concentration, la confiance dès que les difficultés apparaissent. Et l’ajustement régulier des objectifs lui permettront de franchir ses étapes progressivement.

Par exemple :

  • Observer des actions où elle est en réussite en compétition, 
  • Observer des joueuses référentes à haut niveau pour visualiser le geste technique,
  • Mettre en place des situations techniques où elle se sentira en réussite et en confiance… 

Ces relations interactives permettront d’aider la joueuse à prendre confiance en ses capacités et à prendre plaisir à s’entraîner et jouer. Elles seront nécessaires à son développement et joueront un rôle dans l’amélioration de la performance.

Il va de soi que l’entraîneur focalisé par le déroulement du match, n’aura pas toujours le temps et/ou la pertinence de propos adéquats pour venir en aide à une joueuse. Pour cela, un membre du staff, bien souvent l’adjoint, dictera efficacement les attitudes nécessaires à son rendement car son observation et son recul répondront vraisemblablement aux attentes de la joueuse.

Pour compléter les propos évoqués précédemment, lorsqu’une joueuse rencontre des difficultés freinant sa performance sur une durée plus importante, nous nous focaliserons sur les points essentiels avec les outils les plus adaptés aux situations auxquelles la joueuse est confrontée, par exemple : comment agir sur la motivation du sportif, comment progresser au niveau de la concentration, comment maîtriser le stress pour qu’il devienne un allié et non pas un handicap…

Afin d’identifier les problématiques, nous évaluerons l’état motivationnel de la joueuse. Pour rappel, pour atteindre un haut niveau de performance, quel que soit le domaine concerné, une très forte motivation est requise. Agir sur la motivation est donc particulièrement utile à la pratique. Il faut regarder si chacun des paramètres (sentiments de : autonomie, compétence, appartenance, plaisir, progrès, engagement) est bien présent et à quel niveau, puis mettre en place des actions pour faire naître ceux qui ne le sont pas et renforcer ou entretenir ceux qui le sont.

Si le résultat fait état que l’un ou plusieurs des éléments sont faibles, nous devrons agir pour établir un programme motivationnel et corriger le ou les ingrédients absents ou de niveau peu élevé. 

Exemple 1 : une joueuse exprime « ces dernières années de pratique, j’ai fortement progressé mais à présent je ne progresse plus et je ne vois pas comment réussir à évoluer encore. Il me semble avoir atteint mes limites ». 

La joueuse a le sentiment de ne plus progresser, elle a l’impression de stagner ; cela risque de la décourager à moyen terme. Il nous faudra donc, mettre en place des programmes permettant à la joueuse de renouer avec le sentiment de progression. Par exemple, cela pourrait être une forme de tir, le duel… Fixer des micro-objectifs techniques lui permettront de percevoir les étapes à franchir et d’évaluer régulièrement ses progrès, c’est fondamental. 

La fixation d’objectifs joue un rôle important au niveau de la motivation, elle peut stimuler la joueuse à prendre confiance en soi et rester concentrer sur l’essentiel, mais également la pousser à persévérer dans l’activité et dans l’atteinte de ce but. Si la joueuse veut atteindre un objectif, il doit être suffisamment difficile pour constituer un challenge mais suffisamment accessible et se fixer des étapes intermédiaires dans le temps.

Exemple 2 : la joueuse exprime l’objectif (de résultat) de vouloir réaliser le tir à l’amble en match et pouvoir marquer 1 ou 2 buts sur cette situation (objectif difficile mais réalisable).

Etape 1 (objectif de processus) : court terme : d’août/septembre

  • Renforcement spécifique de l’épaule bras tireur (gestuel), gainage…
  • Séance spécifique de tir associé au travail de renforcement

Etape 2 : moyen terme : octobre/décembre 

  • Renforcement spécifique de l’épaule bras tireur (gestuel) et séquence spécifique de tir intégrée
  • Mise en place de situation d’opposition pour appliquer tant que possible mon objectif technique

Etape 3 :   long terme : janvier/juin

  • Renforcement spécifique de l’épaule bras tireur (gestuel) et séquence spécifique de tir intégrée
  • Mise en place de situation d’opposition pour appliquer tant que possible mon objectif technique
  • Travail de préparation mentale : installer une routine de concentration pour automatiser le geste en situation réelle

L’accompagnement doit permettre à la joueuse de prendre conscience des difficultés et d’être en capacité de les résoudre. Sa participation et son investissement, seront indispensables, elle doit être volontaire et impliquée pour s’approprier ces techniques et pouvoir les mettre au service de la réussite de ses projets. L’application de ces outils en situation de compétition l’aideront à maintenir l’efficacité de son geste, d’appréhender au mieux l’environnement et d’accomplir ainsi sa tâche dans des conditions optimales.


David Theillet

Entraineur des cadets du Montpellier Hérault Rugby (MHR) et d’Esprit Sud Seven

Il peut être intéressant ( mais ça vaut sur le groupe aussi) de dégager plusieurs objectifs en les dissociant.

L’objectif de court terme, de moyen terme, de long terme. Ainsi, ne pas hésiter à donner des exemples des meilleurs ; Tous les ans le champion du monde de formule 1 ne gagne pas toutes les courses !

Comme je leur dit souvent : l’expérience est le meilleur professeur : il est dur des fois injuste mais il explique vachement bien !

Sur un match, la difficulté de l’entraîneur résidera à bien trouver la frontière pour sortir le joueur au bon moment (ne pas le laisser creuser sa tombe). Je pense qu’il ne faut pas hésiter à lui dire (ou lui faire dire) que ce n’est pas son jour, c’est comme ça, que l’on sait qu’il est capable de bien mieux (je connais tes qualités) et que même les meilleurs ont des « ratés », cela arrive.


Action Principale Attention/Concentration Avant Match Causerie Debriefing Entrainement Débriefing Entrainement Défi Echauffement Electron libre Entrainement Entraineur Entrée dans la séance Gage Groupes hétérogènes Handball Hockey sur Glace Joueur en difficulté Management Manque de temps Match Mi-Temps Préparation Routine Rugby Régulation Répétition