Florence Sauval

Florence Sauval

Entraineure chez HBCSA Porte du Hainaut

Quelle est votre entrée dans l’entraînement préférée ? Celle qui plonge directement les joueuses dans la séance ?

L’objectif principal d’un échauffement est de préparer le corps à des efforts spécifiques pour améliorer les performances et protéger efficacement contre les lésions musculaires et articulaires. Son contenu peut donc varier selon l’activité pour laquelle on se prépare. Il consiste en une mise en route cardiopulmonaire et une mobilisation articulomusculaire basées d’exercices et des jeux spécifiques permettant d’améliorer les facultés de coordination.

Suivant le moment de la journée, les conditions climatiques (hiver), le thème de la séance… l’échauffement est un moyen de se préparer physiquement, mais aussi mentalement, tactiquement et techniquement : de la mobilisation articulaire et musculaire, à la préparation de séquences de vitesse, à la sensibilisation à des situations spécifiques… tous ces éléments auront un but précis et permettront à la joueuse de démarrer la séance dans des conditions optimales. Pour cela, les contenus des échauffements préparatoires auront tous leur importance :

  • Les jeux seront utiles pour commencer la séance de façon ludique et dynamique,
  • Les manipulations de balles seront profitables pour améliorer l’aisance technique, la motricité,
  • Les éducatifs à vocation défensive seront propices à l’amélioration des principes d’une défense,
  • Les situations sur grand espace pourront préparer à la montée de balle,
  • Les circulations de balles seront intéressantes pour améliorer le réseau d’échanges et/ou préparer des phases d’attaque

Exemples de situations :

  • Pour un entraînement en matinée, nous mobiliserons les zones du corps (phases articulaires et musculaires) en fonction des mouvements qui seront exécutés durant la séance d’entraînement et nous finaliserons cette phase par un jeu dynamique afin d’activer le cardio-pulmonaire : « échauffement russe »
    • Ex : mobilisation des chevilles, genoux, épaules, exercices de pompage (quadriceps, ischios, épaules) et déplacements dynamiques associés à l’activité (dribble + gestuelle avec ballon…)
  • Pour une reprise de l’activité, nous insisterons par des exercices de proprioception qui visent à renforcer en profondeur les articulations, principalement les chevilles, les genoux et les épaules associés à des actions spécifiques ludiques et dynamiques.
    • Ex : tirages élastique dynamiques et tennis ballon en appui sur les mains
  • En période hivernale, l’échauffement sera prolongé dans la durée. Les contenus abordés seront à base de manipulation et d’échanges, de jeux éducatifs dirigés ou en autonomie.
  • Avant une séance de vitesse, un circuit proprioceptif associé à des gammes athlétiques et des jeux éducatifs dynamiques seront préconisés.
    • Ex : mobilisation des chevilles, enchaîné de déplacements dynamiques sur échelle, haies, cerceaux, course avant, arrière, latéraux, avec blocage…  Le rythme sera progressif au fil des passages.
  • En fonction du contexte (enjeux, routines…), les mises en route et les jeux éducatifs seront gérés par les joueuses pour casser les habitudes et/ou diminuer les effets du stress avant une compétition importante, par exemple.

L’activité ludique reste l’axe principal de l’entrée en séance. Abordée bien souvent dans les conditions réelles de match (ex : comptage des points, gestion du temps…), elle permet de développer l’esprit de coopération, de décision, de compétition, de plaisir. Parfois à thèmes en lien avec les orientations de la séance (ex : défense, surnombre, grand espace…), elle sensibilise les joueuses à des situations correspondant à un cycle de travail ou observées chez un adversaire. Proposée également en autonomie, elle permet d’accroitre la prise d’initiative et de responsabilisation des joueuses dans la construction et le respect des règles. D’ailleurs, cet apprentissage correspond parfaitement aux démarches que nous cherchons à rendre efficientes au quotidien. En effet, elles participent activement à l’élaboration du projet de jeu et à la mise en place des stratégies. De cette initiative, elles se rendent totalement actrices de leur projet et de sa mise en application. C’est vraisemblablement le meilleur moment apprécié du staff car elles expriment toutes leurs capacités et véhiculent confiance, maîtrise et sérénité. Ce fonctionnement récent a créé une véritable émulation au sein de l’équipe et a apporté une évolution certaine en termes d’assurance et de plaisir ressenti… 

Combien de fois le même exercice doit-il / peut-il être répété avec son groupe ?

Il est difficile de donner un chiffre mais une chose est sûre, l’entraînement doit être quantitatif, mais également qualitatif tout au long de la saison.  La mise en place de l’exercice doit permettre à la joueuse de répéter denombreuses fois un geste technique… et d’être confrontée à toutes les composantes réelles du jeu : vitesse, enchaînement, présence d’adversaires et de partenaires, etc. A chaque situation proposée, il est donc indispensable de renforcer les points forts et de corriger les points faibles par la répétition et de rechercher à réaliser le geste efficace dans les conditions d’opposition. Cependant, cela doit être aussi un moment où la joueuse manifeste toute sa créativité et engendre la prise d’initiative (séquences libres) afin de maîtriser le plus aisément et précisément ses compétences au service du jeu. 

Avant toutes mises en œuvre, il est important de rappeler les bases de cette organisation. La première intention est de tenir compte des capacités et besoins personnels de la joueuse pour l’amélioration des acquis et de définir le rôle qu’elle tiendra dans un projet de jeu collectif. L’évaluation établie, il conviendra de mettre en place un plan d’actions pour renforcer et/ou corriger ses savoir-faire. Afin de franchir les étapes, il sera nécessaire d’évaluer le travail mis en place tout au long de son parcours pour que ses objectifs fixés soient atteints. 

Pour cela, l’organisation de cycles de travail répartis sur l’année sera privilégiée ; dans lesquels des séquences technico-tactique seront abordées de façon à ce que la joueuse acquiert les connaissances utiles à son développement. Ces exercices seront répétés autant que nécessaire jusqu’à obtention du geste précis tout en laissant une marge de manœuvre à la joueuse (instants libres). Nous veillerons à ce que les contenus soient variés et/ou répétitifs en fonction des besoins et des sensations de la joueuse. Pour cela, le feedback est un élément important pour maintenir la motivation de la joueuse et l’aider à apprendre. Il permettra de donner des informations précises sur son comportement, de contrôler ses progrès et d’ajuster ses objectifs. Bien sûr, nous serons attentifs à l’efficacité de ces savoir-faire à l’entraînement et en compétition. Il est fondamental qu’elle perçoive les effets de progrès tout au long de ce cycle.

Ci-dessous, en détail, les 3 axes sur lesquels il est important d’agir tout au long de la formation de la joueuse :

  • Le développement individuel : L’individualisation de l’entraînement par des séances spécifiques personnalisées est une nécessité si l’on veut améliorer les fondamentaux techniques de ses joueuses. Le travail personnalisé permettra d’améliorer les capacités individuelles telles que : 
    • Le physique de manière global et par un travail spécifique se rapprochant du/des point(s) fort(s) de la joueuse, exemple le débordement,
    • La technique par un travail de précision cherchant à affiner la technique gestuelle, exemple la sortie de balle après le débordement, les appuis…
    • Le mental par un travail personnel permettant d’ancrer une routine de travail, exemple la concentration, la confiance.
  • Le développement individuel dans le collectif (relationnel) : Il s’agit là d’introduire les compétences techniques de la joueuse dans des situations de jeu impliquant des partenaires et adversaires. Selon la ou les joueuses, les situations auront des orientations précises et des choix spécifiques grâce auxquels nous introduirons progressivement des variables (nombre de répétitions, nombre de partenaires et adversaires, rythme d’exécution, augmentation de la difficulté, mise sous pression, etc.). Cette approche de la formation devra tendre le plus près possible du projet de jeu et des conditions de match (cf. schéma).
  • Le développement individuel dans le collectif (tactique) : L’aspect technico-tactique traduit l’utilisation de la technique au service d’une stratégie collective. Il consiste à mettre en lumière les compétences des joueuses (tireuses, « traverseuses », débordeuses, passeuses) dans un mouvement collectif permettant de provoquer des incertitudes dans le dispositif défensif et de pouvoir tirer profit de ce déséquilibre à tout moment. Pour cela, il est indispensable d’identifier les profils de son équipe, d’avoir défini les rôles et d’établir un projet de jeu dans lequel les joueuses exprimeront leurs compétences. A partir de cet état, elles devront s’approprier le mouvement de sorte à bien l’exécuter à terme. Comprendre à quel moment le réaliser, à qui cela s’adresse et pourquoi l’accomplir me semble une suite logique à l’acquisition d’un savoir-faire. 

Proposition d’organisation des entraînements d’une jeune joueuse de 20 ans évoluant au poste d’arrière dont les qualités de débordement et/ou de duel ainsi que son rôle au sein des mouvements collectifs sont clairement identifiés. 

Le constat évoque :

  • Un déficit technique à la sortie du débordement et/ou de duel (équilibre, passe, choix…),
  • Des erreurs techniques dans la durée (lucidité, confiance),
  • Un manque dans la continuité du jeu (l’enclenchement n’est pas une fin en soi).

En lien avec le préparateur physique, le programme est défini en 3 phases où le débordement et/ou duel est mis en valeur :

  • Phase 1 : répétitions d’actions spécifiques dans le travail physiologique,
  • Phase 2 : développement des capacités physiques et des habilités motrices (force-vitesse, coordination) intégré au jeu (perceptivo-décisionnel),
  • Phase 3 : amélioration des savoir-faire collectifs (pourquoi, comment, pour qui) 

Exemple d’exercice spécifique 1 : courir, déborder sous pression défensive, tirer et replier, répéter sur une durée déterminée (ex : 10’’ d’effort/20’’ de récupération).

Florence Sauval Exemple d'exercice

Objectifs :

La pratique de l’activité demande de la part de la joueuse l’enchaînement d’un certain nombre d’actions et d’être confrontée à un certain nombre d’obstacles nouveaux.  La répétition des efforts physiologiques liée à la discipline renforce les capacités psychologiques à long terme. On peut considérer que c’est l’endurance à développer pour être performant en compétition car elle va jouer un rôle :

  • Dans l’amélioration de la capacité de performance physique. 
  • Exemple : capacité de réitération de plusieurs actions explosives ;
  • Dans l’amélioration de la capacité de récupération entre exercices, séances, blocs, etc. ;
  • Pour une meilleure tolérance mentale à la fatigue ;
  • Pour une réduction des fautes techniques et des erreurs tactiques (lucidité).

Exemple d’exercices spécifiques 2 : 

  1. Enchaînement d’un bond sur plinth et d’un saut latéral,
  2. Puis pose d’appuis et duel en plaçant la balle dans l’espace arrière du défenseur (opposé bras) ou en s’aidant du bras pour conserver l’avantage et transmettre vite la balle,
  3. Le défenseur laisse ouvert un espace, l’attaquant à le choix de tirer vite ou de déborder.

Objectifs : 

Les habiletés techniques sont étroitement liées aux qualités de coordination et sont indissociables des capacités physiques et psychologiques. Lorsque la joueuse doit réaliser un geste technique (ex : le débordement), il est effectué de manière dynamique et l’adapte en fonction de son adversaire directe et de ses partenaires. 

On peut considérer que se sont ces capacités motrices et physiques à développer pour être performant en compétition car elles vont jouer un rôle :

  • Dans l’amélioration de la qualité des gestes et de la précision technique,
  • Dans l’amélioration de la vitesse d’exécution, la variété technique,
  • Dans l’amélioration de la capacité d’enchaînement (coordination)
  • Dans l’amélioration de la qualité des déplacements,
  • Pour une meilleure automatisation du geste,
  • Pour une réduction des situations d’échec.

Exemple de mouvement collectif : Entrée d’Ailier, Pivot dans l’espace 1-2 et l’Ailier dans l’espace 2-3

Mouvement décomposé en 3 secteurs :

  1. relation Arrière / Pivot, 
  2. situation de 1 contre 1 (Demi-Centre)
  3. relation Arrière / Ailier / 2ème Pivot

Phase d’acquisition :

  1. On peut imaginer une première relation Arrière / Pivot (2 contre 2). Cette situation conviendrait à une Arrière « tireuse et passeuse ».
  2. La Demi-Centre a le choix de remiser au Pivot (glissement) où de lancer le 3 contre 3 à l’opposé. Cette situation convient à une joueuse « tireuse, traverseuse)
  3. La Demi-Centre peut tenter le duel face au défenseur « poste 3 isolé ». Cette situation convient à une joueuse « débordeuse, passeuse 

* Ces situations relationnelles peuvent être abordées lors de séquences spécifiques.

Pour réaliser le mouvement dans les meilleures conditions, il faudra mener les réflexions suivantes : 

 Pourquoi faire ce mouvement : poser un problème de répartition, ouvrir un espace arrière, isoler un défenseur…

Comment le réaliser : mouvement de joueuses, signal, observation…

Pour qui : joueuses tireuses, passeuses, traverseuses, débordeuses

  • Sur la 1ère situation, utiliser le rapport de force du Pivot sur le poste 1 ou la force de frappe de l’Arrière.
  • Sur la 2ème situation, utiliser l’Arrière comme possible ouverture de l’espace arrière (remise au Pivot du Demi-Centre)
  • Sur la 2ème situation, utiliser le Demi-Centre comme point d’ancrage du déséquilibre (duel)
  • Sur la 3ème situation, utiliser l’arrivée de l’Ailier ou le duel du Demi-Centre pour créer une situation de surnombre à l’extérieur

Objectif : Le geste technique (ex : le débordement) implique de reconnaître dans les situations d’affrontement les choix qui se présentent et d’adapter son comportement en fonction du contexte de jeu. 

On peut considérer que c’est le sens tactique à développer pour être performant en compétition car il va jouer un rôle dans l’amélioration de la capacité : 

  • D’analyse en temps réel d’une situation, 
  • À mettre en place une stratégie ou une réponse, 
  • De gestion (gestion du temps, du score…), 
  • Par une connaissance pointue du règlement et de l’adversaire 

Comment aider une joueuse en difficulté sur un match, une saison ?

En préambule, il est important de rappeler que les joueuses sont toutes très différentes et pour agir efficacement, il faut bien connaître les personnalités de chacune. L’interaction avec les joueuses va différer en fonction de leur personnalité, de leurs connaissances, de leur intérêt et motivation. En adaptant son approche à la personnalité de la joueuse, les échanges seront mieux perçus et acceptés, la relation en sera plus sécurisante et enrichissante. L’entretien individuel mené en début de saison pourra servir de point d’appui. Il aura toute son importance lors de situations délicates : baisse de régime, échecs techniques… Nous pourrons ainsi agir sur ce qu’elle a mentionné comme étant des axes qui lui permettent d’être performante et en état de réussite.

Lorsqu’une joueuse est en difficulté pendant le match, il y a des moments propices pour intervenir. Il peut s’agir d’une pause lors d’un remplacement ou d’une interruption du match (arrêt blessure, temps mort, sanction, mi-temps…). C’est au cours de ces moments-là que nous pouvons agir avec un discours efficace. Il convient donc d’attirer son attention puis de lui adresser les commentaires souhaités. Tout feedback doit mener la joueuse à se concentrer sur les aspects essentiels de la phase suivante du jeu, sans s’arrêter à l’analyse de ce qui s’est passé lors des phases précédentes. Les remarques doivent être tournées vers l’action.

Par exemple, dans une situation d’échec au tir, nous allons détourner son attention en mettant en avant son investissement défensif : 

« Je suis vraiment contente de ton état d’esprit en défense (agressivité, entraide, encouragements), c’est vraiment très bien. » 

(Positif)

Puis lui donner des repères visuels :

« Lorsque tu es en situation de tir, impulse vers le point des 4 m.  N’oublie pas ; les 4 coins du but. »

(Correction au moyen de la formule « les 4 coins du but »)

Puis lui donner des repères techniques :

« Si ta course est bien orientée vers le point des 4 m, ton angle de tir (les 4 coins) sera plus large et tu pourras battre la gardienne de but comme nous nous y sommes entraînés lundi dernier. »

(Positif : renforce l’impression de « contrôle »)

Le dernier commentaire est positif parce qu’il renvoie à l’entrainement, en apportant à la joueuse qu’elle a déjà réalisé et réussi ce geste auparavant, et qu’elle peut donc le reproduire maintenant.

« Le dire » ne résout pas forcément tous les obstacles que la joueuse rencontre lors d’un match. Les mots clés utilisés n’auront pas toujours les effets escomptés dans la durée. Pour cela, il est nécessaire de sensibiliser la joueuse à la mise en place d’exercices routiniers qui lui permettront de maintenir la concentration, la confiance dès que les difficultés apparaissent. Et l’ajustement régulier des objectifs lui permettront de franchir ses étapes progressivement.

Par exemple :

  • Observer des actions où elle est en réussite en compétition, 
  • Observer des joueuses référentes à haut niveau pour visualiser le geste technique,
  • Mettre en place des situations techniques où elle se sentira en réussite et en confiance… 

Ces relations interactives permettront d’aider la joueuse à prendre confiance en ses capacités et à prendre plaisir à s’entraîner et jouer. Elles seront nécessaires à son développement et joueront un rôle dans l’amélioration de la performance.

Il va de soi que l’entraîneur focalisé par le déroulement du match, n’aura pas toujours le temps et/ou la pertinence de propos adéquats pour venir en aide à une joueuse. Pour cela, un membre du staff, bien souvent l’adjoint, dictera efficacement les attitudes nécessaires à son rendement car son observation et son recul répondront vraisemblablement aux attentes de la joueuse.

Pour compléter les propos évoqués précédemment, lorsqu’une joueuse rencontre des difficultés freinant sa performance sur une durée plus importante, nous nous focaliserons sur les points essentiels avec les outils les plus adaptés aux situations auxquelles la joueuse est confrontée, par exemple : comment agir sur la motivation du sportif, comment progresser au niveau de la concentration, comment maîtriser le stress pour qu’il devienne un allié et non pas un handicap…

Afin d’identifier les problématiques, nous évaluerons l’état motivationnel de la joueuse. Pour rappel, pour atteindre un haut niveau de performance, quel que soit le domaine concerné, une très forte motivation est requise. Agir sur la motivation est donc particulièrement utile à la pratique. Il faut regarder si chacun des paramètres (sentiments de : autonomie, compétence, appartenance, plaisir, progrès, engagement) est bien présent et à quel niveau, puis mettre en place des actions pour faire naître ceux qui ne le sont pas et renforcer ou entretenir ceux qui le sont.

Si le résultat fait état que l’un ou plusieurs des éléments sont faibles, nous devrons agir pour établir un programme motivationnel et corriger le ou les ingrédients absents ou de niveau peu élevé. 

Exemple 1 : une joueuse exprime « ces dernières années de pratique, j’ai fortement progressé mais à présent je ne progresse plus et je ne vois pas comment réussir à évoluer encore. Il me semble avoir atteint mes limites ». 

La joueuse a le sentiment de ne plus progresser, elle a l’impression de stagner ; cela risque de la décourager à moyen terme. Il nous faudra donc, mettre en place des programmes permettant à la joueuse de renouer avec le sentiment de progression. Par exemple, cela pourrait être une forme de tir, le duel… Fixer des micro-objectifs techniques lui permettront de percevoir les étapes à franchir et d’évaluer régulièrement ses progrès, c’est fondamental. 

La fixation d’objectifs joue un rôle important au niveau de la motivation, elle peut stimuler la joueuse à prendre confiance en soi et rester concentrer sur l’essentiel, mais également la pousser à persévérer dans l’activité et dans l’atteinte de ce but. Si la joueuse veut atteindre un objectif, il doit être suffisamment difficile pour constituer un challenge mais suffisamment accessible et se fixer des étapes intermédiaires dans le temps.

Exemple 2 : la joueuse exprime l’objectif (de résultat) de vouloir réaliser le tir à l’amble en match et pouvoir marquer 1 ou 2 buts sur cette situation (objectif difficile mais réalisable).

Etape 1 (objectif de processus) : court terme : d’août/septembre

  • Renforcement spécifique de l’épaule bras tireur (gestuel), gainage…
  • Séance spécifique de tir associé au travail de renforcement

Etape 2 : moyen terme : octobre/décembre 

  • Renforcement spécifique de l’épaule bras tireur (gestuel) et séquence spécifique de tir intégrée
  • Mise en place de situation d’opposition pour appliquer tant que possible mon objectif technique

Etape 3 :   long terme : janvier/juin

  • Renforcement spécifique de l’épaule bras tireur (gestuel) et séquence spécifique de tir intégrée
  • Mise en place de situation d’opposition pour appliquer tant que possible mon objectif technique
  • Travail de préparation mentale : installer une routine de concentration pour automatiser le geste en situation réelle

L’accompagnement doit permettre à la joueuse de prendre conscience des difficultés et d’être en capacité de les résoudre. Sa participation et son investissement, seront indispensables, elle doit être volontaire et impliquée pour s’approprier ces techniques et pouvoir les mettre au service de la réussite de ses projets. L’application de ces outils en situation de compétition l’aideront à maintenir l’efficacité de son geste, d’appréhender au mieux l’environnement et d’accomplir ainsi sa tâche dans des conditions optimales.