Martin Millerioux

Martin Millerioux

Entraineur du Annecy Hockey – Les Chevaliers du Lac

Si l’on a pas eu le temps de préparer son entrainement, comment s’en « sortir » ?

Généralement ce sont les séances les plus riches. Après ça dépend des aides entraîneurs disponibles et leurs capacités à embarquer avec vous.

Il faut au préalable avoir beaucoup d’outils en tête, et être capable de s’adapter au plus vite.

Cela demande beaucoup d’observation et d’imagination pour tenter des variantes d’exercices.

Commencer par des exercices que vous et vos joueurs maîtrisent habituellement et venez changer quelques variables. Complexifier la tâche, réduire l’espace, imposer une consigne, laisser les joueurs libres à l’intérieur du cadre.

Ne pas avoir peur de se tromper.

Généralement l’impact d’une séance non préparée sera très enrichissante pour vous et pour le groupe à condition de garder ça de manière sporadique…

Gain d’autonomie, sortie de zone de confort, révélation de comportement sociaux, leadership.

Ça permet de faire une revue d’effectif et connaître votre capacité et celle de vos joueurs d’appréhender le doute.

Que mettre en place pour gérer des groupes de niveaux hétérogènes ?

Avant toute chose, il faut en permanence ajuster et modifier les variables , être capable de fonctionner en groupe homogène ou hétérogène, en ateliers ou en vagues de patins (groupe élargi).

Je crois à l’importance de faire les groupes à la volée en fonction de ce qu’on souhaite travailler. Idem pour le travail en ateliers (geste technique ou technico tactique en petit espace) ou en groupe élargi.

La richesse d’un entraînement réside dans la capacité à modifier le contexte d’apprentissage sans pour autant perdre nos enfants avec un effet de zapping.

Pour les grands groupes hétérogènes, plusieurs possibilités soit :

  • créer des binômes de niveau pour la coopération à l’intérieur même du groupe hétérogène
  • complexifier la consigne pour les groupes les plus avancés
  • l’occasion aussi de les laisser un peu plus en autonomie pour évaluer leur capacité à se responsabiliser.

On peut aussi demander de la collaboration et de l’entraide sur l’ensemble du groupe hétérogène en responsabilisant les plus avancés pour faire progresser ceux en retard dans le développement. Important de ne jamais se mettre en porte à faux devant les enfants et de désigner ouvertement les plus avancés au risque de dévaloriser les plus faibles .

On peut instaurer une belle dynamique de travail, notamment sur la réalisation de gestes techniques.

Quelle est la principale (première) action que vous mettez en oeuvre lorsque votre équipe est en train de perdre en match ? Et lorsqu’elle gagne ?

Je calme et temporise l’équipe quand on gagne, je veille à maintenir les joueurs dans le moment présent et à maintenir la dynamique en ne pensant pas au score et à la victoire.

J’insiste juste à se concentrer sur la présence suivante. A réaliser des mini feed back pour savoir ce qui peut être amélioré sur le changement suivant. Rigueur et renforcement positif.

Lorsqu’on perd je ne cède pas à à la panique, je demande un retour à des choses simples et reprendre confiance . Je valorise les gestes faciles et les encourage.

Je parle de comportement au bord du terrain. Dans le vestiaire je suis plus expressif et n’hésite pas à faire sortir plus d’émotions. Les joueurs sont plus à l’écoute que pendant le match . Ne pas négliger le déclic que peu opérer un temps mort. Et puis tout dépend de l’âge de mes joueurs.