Nicolas Nadau

Nicolas Nadau

Entraineur du Biarritz Olympique Rugby

Si l’on a pas eu le temps de préparer son entrainement, comment s’en « sortir » ?

Avant tout la réelle question qu’il faut se poser est en amont, en présaison.

Quelle forme ou contenu d’entrainement je veux dans une semaine type ? De se projeter sur les orientations, ainsi que les contenus que l’on veut introduire dans une semaine type.

Cela permet de constituer, toujours dans la projection du jeu mis en place voulu, des cycles (environs de 5 à 6 semaines), qui seront une référence de constitution de séances rapides sans temps de préparation.

On établira une séance à partir de son vécu. Créer des cycles, avec des objectifs atteignables, permet quoi qu’il arrive de se référer dans le cycle à une séance qui a bien fonctionnée, ce qui offre à l’éducateur une possibilité de reproduire la même sans que cela perturbe le groupe et la séance

Malgré cela, il est primordial de s’accorder un temps de pose et de réflexion dans l’élaboration des séances à venir. C’est un moyen de faire avancer l’équipe vers l’objectif initial, de se projeter ou de revenir en arrière si l’objectif fixé n’est pas atteint. Cette démarche permet d’établir des séances variées parfois même juste en faisant évoluer l’exercice proposé précédemment.

Reproduire un exercice peut être aussi le moyen simple de consolider des acquis ou de faire progresser le joueur dans la démarche individuel ou collective.

Donc si on n’a pas le temps de préparer sa séance, il n’y a aucun préjudice si on reproduit du « déjà vu… »

Quelle est votre entrée dans l’entrainement préférée ? Celle qui plonge directement les joueur(se)s dans la séance ?

Bien que la préparation du jeu prenne généralement beaucoup de temps, nous devons

Tout d’abord, Il est affiché dans le vestiaire le contenu de la séance, pour préparer l’ensemble du groupe à ce qui va se produire quand, comment, et surtout les mettre dans un état d’esprit en fonction du contenu. Une séance sur le geste technique n’est pas la même préparation psychologique qu’une séance de collectif totale.

Après de mûres réflexions, et parce que nous avons aussi des intervenants auprès de nos joueurs, nous avonsconstitué une séance type qui amène le joueur à se responsabiliser. Il lui est proposé différents ateliers techniques individuel et physique, avec des échelles, des élastiques…, en guise d’échauffement.

Les joueurs sont responsables de leur échauffement mais aussi de leur retard dans le début de la séance.

Cette démarche nous offre la possibilité de déclencher une entrée en matière à haute intensité en intégrant toute la partie jeu, car le jeu est au cœur notre projet d’entrainement. Il s’en suit une succession d’exercices à haute intensité et technique afin de fluctuer sur la charge calculée et intégrer dans nos séances.

Nous avons créé dès lors un exercice sur les transitions qui intègrent la partie physique, la justesse technique, le projet de jeu, la stratégie de match.

Les joueurs sont au fait, très concernés car cela peut varier en fonction de la période, du cycle mais surtout de l’adversaire à venir. Nous démarrons la quasi-totalité de nos séances collectives de la sorte.

Faites vous un débriefing d’entraînement? Si oui lequel ? Quel est le point essentiel à noter ? Si il n’y a qu’un point à noter à la fin de l’entrainement lequel est-il ?

Le débriefing de fin d’entrainement est essentiel car il conforte la bonne ou la mauvaise tenue de la séance, ainsi que le comportement des joueurs.

Il reprend rapidement le contenu, mais il rappelle aussi les interventions durant la séance vidéo, sur les points à améliorer, à travailler sur le terrain.

Nous fixons à partir de constats subjectifs, avec les joueurs, souvent en fin de séances vidéo, avant chaque entrainement, des objectifs qui sont dès lors interpréter en fin de séances. Ce sont des points qui interpellent car ils sont fixés par le groupe. Il doit toujours y avoir un lien entre le projet et la production terrain.

Enfin en conclusion on les projette sur ce qui va se produire sur les séances à venir

Il est également possible, dans le même but de responsabilisation nous demandons à un joueur, souvent le capitaine, voire leader de jeu, de faire ce retour, ce qui permet au coach de conclure l’entraiment succinctement, sur un point d’objectif fixé au préalable, dans un but évident, que le discours ne s’use pas, et que le joueur soit acteur de ces décisions, qu’il n’attende pas la volonté du coach.